Le chantier Alpes et bassins périphériques a ouvert mi-2018 pour une phase de préfiguration qui permettra son exécution opérationnelle à partir de 2019 sur une durée d'au moins 6 ans.
Sélectionné par le Comité Directeur du RGF en 2017, ce chantier couvre un territoire très vaste intégralement cartographié à 1/50000 avec près de 200 coupures et dont une synthèse à 1/250000 est également disponible.
Les questions scientifiques et sociétales que les porteurs du projet, Institut ISTERRE de l’Université de Grenoble et BRGM, ont mises en exergue sont multiples (cf. la lettre d'intention dans la rubrique "En savoir plus" ci-dessous), à l’image du foisonnement des questions que suscitent toujours les chaînes de montagne. Les Alpes, montagne emblématique de la géologie mondiale, offraient un terrain idéal, et la prise en compte de ses bassins périphériques étendra la réflexion vers l’avant-pays, région encore mal connue. De même, la très forte emprise des glaciations quaternaires sur l’ensemble du domaine alpin en fait un terrain idéal pour l’étude des phénomènes glaciaires eux-mêmes, mais tout autant des déglaciations, que le changement climatique accélère, modifiant profondément les conditions de vie dans l’environnement alpin.
Un inventaire de la géologie alpine
La première étape de ce nouveau chantier régional sera l’intégration de l’ensemble des cartes dans un référentiel unique, le Référentiel Lithostratigraphique. L’expérience du chantier Pyrénées a montré combien la tâche était ardue, mais il convient qu’elle soit réalisée au plus tôt dans la mesure où les mise en ordre et codification rigoureuses de l’ensemble des unités géologiques sont la façon la plus efficace d’attacher les informations telles que la lithologie, l'âge, ou les paramètres géotechniques, à une entité située dans l’espace et le temps.
Ce travail s’appuiera sur les documents cartographiques disponibles au 1/50000 et 1/250000, mais requerra la consultation d’une large communauté scientifique et la prise en compte des acquis les plus récents.
Des acquisitions de données nouvelles
Conçu comme un partenariat entre le BRGM et la communauté académique, le programme RGF fait largement appel à cette dernière pour l’acquisition de données nouvelles. Celle-ci se fait principalement par le financement de masters et de thèses. Un premier Appel à Manifestation d’Intérêt pour le financement de masters 2 a été lancé dès le mois de mai 2018.
Un AMI pour le financement de thèses est prévu pour fin 2018. Rappelons que le chantier Pyrénées a permis la conduite de 13 thèses et plus de 30 masters 2.
Par ces acquisitions nouvelles, il ne s’agit pas de refaire une couverture cartographique globale, mais de faire progresser la connaissance sur les questions scientifiques les plus saillantes, ceci nécessitant généralement un retour sur le terrain. A cette occasion, la production de cartes de grande échelle telle que le 1/25000 sur des secteurs ciblés pourra être envisagée et ce travail intégrera dès son démarrage une approche 3D, avec l’objectif de produire des documents permettant d’appréhender la géologie dans l’espace.
Massif d'Ambin depuis les lacs Perrin
Une ouverture vers les acteurs non académiques et l’international
Le programme RGF se veut largement ouvert, dépassant les limites de la communauté nationale des chercheurs en géosciences.
Cette ouverture porte sur des acteurs non académiques (industriels, bureaux d‘études, collectivités locales, associations à buts culturels, écologiques ou touristiques) ou des institutions étrangères (universités, instituts de recherche) œuvrant sur les Alpes.
Outre leur intérêt scientifique et technique, de telles collaborations offrent l’opportunité d’abonder les fonds dédiés au RGF avec des financements d’acteurs privés ou d’agences publiques. Cette possibilité sera en autre envisagée lors des AMI masters et thèses dédiés au chantier.
Une attention portée aux besoins sociétaux
Les productions du programme RGF ont pour objectif d’être scientifiquement à la pointe. C’est une mission complémentaire mais différente que de fournir à la société des documents facilement utilisables dans tous les domaines d’application des géosciences.
Cette mission essentielle passera par l'utilisation du Système d’Information du RGF (SI-RGF) qui organise l’information dans un ensemble aisément accessible et largement ouvert à tous les acteurs intéressés, spécialistes, utilisateurs professionnels ou amateurs.
Grâce au SI-RGF, les pouvoirs publics, les collectivités, les agences de l’eau, les aménageurs publics et privés pourront accéder aux informations qui les intéressent dans chaque domaine d'application des géosciences.
Dernière mise à jour le 22.05.2024